
En République démocratique du Congo (RDC), la charge financière liée au financement des élections reste un défi constant. Le pays, qui compte près de 100 millions d'habitants, est confronté à d'importantes difficultés en matière d'infrastructures et de logistique, en particulier dans les zones rurales. Le transport du matériel électoral est donc une tâche difficile, encore compliquée par les retards fréquents dans la distribution des fonds publics à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). En conséquence, des questions se posent sur la capacité de l'État à gérer les dépenses liées aux élections.
Si l'on accorde beaucoup d'attention aux défis logistiques dans le pays, on parle moins des difficultés financières auxquelles sont confrontés les candidats politiques. Ce rapport sur le coût de la politique explore la manière dont les candidats financent leurs candidatures, en particulier ceux qui se présentent à l'Assemblée nationale. L'étude, qui suit la méthodologie de la Westminster Foundation for Democracy, examine les coûts encourus par les candidats depuis le moment où ils décident de se présenter jusqu'à la fin de leur mandat. Le rapport examine également la manière dont les candidats collectent des fonds, l'affectation des fonds et les obstacles qu'ils rencontrent.
Des entretiens avec 22 personnalités politiques, dont des représentants actuels et anciens, des candidats malheureux et une représentation presque égale des hommes et des femmes, ont mis en lumière les pressions financières qui pèsent sur la politique congolaise. À l'aide de groupes de discussion et de représentants de la société civile, le rapport souligne l'impact significatif de ces coûts sur les femmes et les jeunes.

Les résultats révèlent que le coût élevé des candidatures favorise de manière disproportionnée les individus riches, ce qui compromet l'inclusivité du système démocratique de la RDC. Les jeunes, souvent accablés par un taux de chômage élevé et des moyens financiers limités, sont particulièrement désavantagés : "L'un des plus importants est que le coût élevé de la politique sape l'inclusivité de la démocratie congolaise en faussant la représentativité de l'Assemblée nationale en faveur des riches tout en désavantageant les femmes et les jeunes, qui ont souvent moins de ressources financières", comme le cite l'auteur Camille Forite. Pour résoudre ce problème, il faut réviser la loi de 2008 sur le financement public des partis politiques, créer un cadre juridique pour le financement des campagnes électorales et soutenir les initiatives qui favorisent une plus grande participation des femmes et des jeunes à la vie politique. Ces réformes contribueraient à rendre les règles du jeu plus équitables et à renforcer le processus démocratique en RDC.
Pour une compréhension plus complète des défis financiers et logistiques auxquels sont confrontés les candidats politiques en République démocratique du Congo, y compris des informations sur le financement de la campagne, les barrières à l'entrée pour les femmes et les jeunes, cliquez ci-dessous :
Cette étude est soutenue par la projet WYDE Civic Engagementqui vise à donner aux jeunes les moyens de participer aux processus démocratiques. Grâce à cette recherche, le coût de la politique révèle les processus uniques de participation électorale et leur impact sur la démocratie dans différents pays.
