
Les élections législatives du 31 juillet 2022, au Sénégal, ont vu s'affronter 1 727 candidats : 866 femmes et 901 hommes en lice sur seulement huit listes, soit une baisse significative par rapport aux 47 listes des élections de 2017. Suite à une loi sur le parrainage introduite en 2018, les partis politiques et les coalitions doivent obtenir les signatures de 0,5% à 0,8% des électeurs dans au moins sept régions. La charge financière liée à la collecte de ces signatures, au déploiement d'équipes et à la conduite d'une campagne a fait grimper le coût de la participation politique, ce qui rend la concurrence plus difficile pour les partis et les candidats.
Une fois en fonction, les élus sont confrontés à des pressions financières, qu'il s'agisse d'entretenir des relations politiques ou de remplir des obligations sociales. Si les partis et les coalitions couvrent certaines dépenses, de nombreux candidats complètent leur budget de campagne avec des fonds personnels.
À l'aide de données collectées entre novembre 2023 et juin 2024, et d'entretiens avec des politiciens, des universitaires et des acteurs de la société civile, ce rapport sur le coût de la politique met en lumière le système opaque de financement des campagnes électorales au Sénégal. La recherche souligne la nécessité d'adopter des lois qui réglementent les dépenses de campagne et favorisent la transparence. L'étude se concentre également sur les défis auxquels sont confrontés les femmes et les jeunes dans leur participation à la vie politique. Ces groupes sont affectés de manière disproportionnée par les obstacles financiers, ce qui appelle à des réformes telles qu'un quota minimum de jeunes sur les listes électorales et la facilitation des candidatures indépendantes.

Les auteurs de l'étude, Samba Badji et Babacar Ndiaye, soulignent le besoin crucial de transparence financière dans la politique sénégalaise et proposent des mesures susceptibles de renforcer la participation politique des femmes et des jeunes. En outre, la nature obscure du financement des campagnes politiques doit être abordée de manière structurelle. "L'étude recommande l'application effective de la loi sur les partis politiques afin d'assurer une plus grande transparence dans l'utilisation de l'argent en politique. Si la loi exige actuellement que les partis politiques déposent leurs états financiers chaque année, très peu le font. Il est nécessaire de mettre en place un organe de contrôle des comptes de campagne ou, à défaut, de confier cette mission à la Cour des comptes", note Babacar Ndiaye.
Ce rapport met en lumière le manque de transparence dans le financement des activités politiques au Sénégal, en particulier le financement des campagnes électorales. Il propose des recommandations pour résoudre ce problème de longue date par le biais de réformes visant à améliorer la transparence. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous pour lire le rapport complet en français :
Cette étude est soutenue par la projet WYDE Civic Engagementqui vise à donner aux jeunes les moyens de participer aux processus démocratiques. Grâce à cette recherche, le coût de la politique révèle les processus uniques de participation électorale et leur impact sur la démocratie dans différents pays.
